Depuis plus de trois semaines, Kainos et Espérance accueillent 37 personnes qui ont dû fuir leur voisinage en raison de l’insécurité grandissante. En seulement un mois, plus de 60 000 personnes ont été déplacées. Les attaques des gangs à Port-au-Prince ne cessent d’augmenter, et au total, plus d’UN MILLION de personnes se retrouvent déplacées à cause de ces violences (c’est le nombre d’habitants de l’agglomération zurichoise !).
Notre équipe en Haïti redouble d’efforts pour venir en aide à ces familles. Chaque matin, elle prépare plus de 40 repas. Nous prévoyons d’aménager davantage d’espace dans notre base et dans notre appartement afin d’accueillir encore plus de personnes, tout en continuant de prier pour la paix à Port-au-Prince et pour la protection de notre maison et de notre voisinage.
La force internationale est dépassée et la police haïtienne ne peut pas couvrir toute la capitale avec le peu d’effectifs disponibles. Bien que des drones kamikazes aient réussi à détruire plusieurs membres de ces gangs, ceux-ci continuent de sévir dans presque tous les quartiers de l’aire métropolitaine de Port-au-Prince et dans plusieurs localités du département de l’Artibonite. Récemment, Kenskoff a été le théâtre d’attaques tragiques, où au moins une centaine de personnes ont été lâchement massacrées. De nombreuses maisons ont été réduites en cendres, laissant une part importante de la population réfugiée dans son propre pays. Plus d’un million de femmes, d’hommes et d’enfants vivent dans des conditions inhumaines, que ce soit dans des camps improvisés ou dans la rue.
Les statistiques sont alarmantes : les violences sexuelles touchant les enfants ont explosé de plus de 1 000 %, tandis que le recrutement d’enfants soldats par les gangs est estimé à 70 %. Des chiffres horribles qui, hélas, sont rarement relayés par les médias.
Notre équipe a cependant pu réapprovisionner notre dépôt de nourriture, ce qui nous permet de nourrir chaque jeudi les familles et de distribuer des kits alimentaires. Nous avons également pu distribuer nos poules et nous espérons que, pour Pâques, nos poissons seront prêts à être distribués. Samuel a commencé un nouveau livre en créole sur la vie du croyant et Wanguerre a enseigné le UNO, ce qui a amené beaucoup de rires, surtout lorsqu’ils ont appris le +4, plein de petite victoire.
Ces moments, bien que difficiles, sont une occasion pour nous de montrer notre solidarité et notre engagement envers ceux qui souffrent.